Certaines graines ne germent pas de suite après le semis. Cela peut être dû aux conditions climatiques : temps trop sec, trop froid. Mais il faut savoir que de nombreuses graines entrent en dormance après la maturité du fruit. En clair, elles attendent des conditions et milieux particuliers pour enfin se décider à germer.
Ce n’est pas de la mauvaise volonté de leur part, mais je dirais plutôt du protectionnisme. La nature est bien faite, vous allez voir.
Prenons l’exemple d’une pomme. Si on ne la cueille pas, elle va arriver à maturité et tomber au sol fin octobre. Admettons qu’un pépin se mette à germer dans la foulée. Un mois, un mois et demi plus tard, le jeune plant ferait à peine quelques centimètres et là il n’aurait aucune chance de survie avec les gelées hivernales.
La nature a mis au point plusieurs méthodes pour mettre en dormance ses graines ; certaines sont physiques et d’autres chimiques.
On a deux sortes de dormances :
- La dormance tégumentaire est due à la propriété physique et parfois chimique de la peau (ou la coque) de la graine. Cette peau peut être étanche à l’air, à l’eau, ou contenir des substances qui bloquent la germination. Parfois les substances inhibitrices de germination sont contenues dans la pulpe du fruit, et tant que cette pulpe n’a pas été complètement détruite, les graines ne pourront pas germer.
- La dormance embryonnaire due à des causes plus compliquées mais dont on sait se parer avec des techniques plutôt simples quand on les connaît.
Dans le 1er cas, il est possible de lever la dormance en faisant subir aux graines une méthode physique ou chimique qui rendra la peau de la graine perméable à l’eau et à l’air : scarification, stratification, chaleur, et trempage dans des produits chimiques. Il faut bien se rendre compte que sans eau ou sans air l’embryon de la graine ne peut pas se développer (germer).
Dans le 2ème cas, bien souvent une alternance de périodes spécifiques de chaud et de froid suffit à réveiller la graine. C’est le cas de très nombreuses espèces. Parfois c’est l’intensité lumineuse qu’il faut faire varier. Certaines espèces ne germent pas ou mal s’il y a trop de lumière. C’est le cas du cyclamen.
Donc la stratification est une durée plus ou moins longue pendant laquelle les graines sont soumises à l’humidité et au froid et durant laquelle l’enveloppe de la graine va devenir perméable à l’eau et à l’air. De plus l’eau va lessiver, s’il y en a, les substances inhibitrices de germination. Après cette période les graines pourront germer facilement.
En pratique :
Dès le début de l’hiver, dans un grand pot ou une caisse, alternez des couches de sable humidifié (ou de terre légère) et des couches ou vous posez vos graines ou noyaux. Placez ce récipient à l’extérieur dans un endroit à l’ombre, au froid et à la pluie. A partir de février mars les graines commencent à germer. Vous pouvez soit les mettre une à une dans des pots avec de la bonne terre de jardin, soit les semer directement en place (dans une terre réchauffée) en les recouvrant d’une hauteur de terre adéquate à l’espèce choisie.
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Bonjour Christian,
Merci pour tes très bons conseils
A bientôt
Carlos
Bonjour Carlos,
Vas tu faire des semis ?
eh bien je vais essayer lea stratifications avec des noyaux de cerises, quelqu’un a t il déjà réalisé cette stratification avec succès ?
bonjour Christian,
j’ai essayé il y a quelques années de semer les fruits du paliure, famille des rhamnacées,, aussi appelé épine du christ…
arbrisseau sauvage poussant en Provence, dont on peut se servir pour constituer des haies défensives (c’est très épineux personne ne passe au travers!!) et qui est aussi très mellifère et ça va donc très bien pour mes abeilles 🙂
Evidemment ça n’a rien donné, rien n’est sorti même deux ans après…
A l’automne de cette année j’ai, pu en trouver sur internet, en petits pots que j’ai mis en place le mois dernier… donc ça peut se multiplier!!
aussi je suis bien décidé à en faire germer pour en planter le printemps prochain je l’espère (??)… mais des graines cette fois…
car j’ai trouvé, toujours sur le net, un article en « vieux françois » qui conseille de casser le fruit (coque dure) afin d’en extraire les graines (3 par coque)…. c’est chose faite…
ET ensuite?? que faire?? telle est ma question ici …
mettre à stratifier? voire éventuellement à scarifier??? si l’enveloppe est coriace??
Connaissez-vous Cher Christian, cette plante?? pouvez vous me conseiller une méthode, un mode opératoire, qui serait le plus approprié??
i’en serais très heureux et mes abeilles et moi-même vous en serons très reconnaissants…
bien cordialement – Steff
Comme c’est de la famille des Rhamnus, je pense que ce serait plus facile et plus rapide de le bouturer.
merci Christian…. pour ce qui est du bouturage je pense qu’il est préférable de de le faire avec des rameaux prélevés l’été? en Août??
pour les graines récoltées, elles sont dehors au nord dans un bac de mélange terre/sable… on verra bien ce qu’il y aura en Mars !!!
qui ne tente rien n’a rien dit-on
Oui Steff les persistants (comme le Rhamnus) se bouturent en fin d’été avec des pointes de 10 à 12 cm avec la base semi-aoûté ( base dur, tête tendre) en les plantant de 3/4
merci pour ces précisions… doit-on mettre de l’hormone de bouturage ou bien c’est pas nécessaire ???
ça racine plus vite avec 🙂